Texte | Mes funérailles étaient prévues pour dix heures, mais dès neuf heures, la maison était déjà pleine de gens. Tout le monde pleurait, ce qui me touchait beaucoup. Sur les faire-part on avait précisé "ni fleurs ni couronnes", histoire de ne pas mettre les copains dans les frais, mais, nonobstant cette recommandation, la plupart des assistants s`annonçaient avec des gerbes, des couronnes, des coussins d`oeillets, des croix en roses et autres joyeux présents. Oui, il faut vraiment mourir pour mesurer le degré de sa popularité. J`en étais tout ému. Mais quand j`ai vu radiner le Gros, beau comme une pissotière repeinte, dans un complet noir, avec une chemise vraiment (et très provisoirement) blanche, soutenu par Alfred le coiffeur, mon coeur m`est remonté dans le gosier. |